300 STRATÉGIES INÉDITES POUR GAGNER EN TOUTE SITUATION : COMMENT CRÉER UNE DOUBLE CONTRAINTE PARADOXALE ? (stratégie n° 7)
Une double contrainte (ou "double bind") est une situation de communication paradoxale inextricable ou` l'on a tort si on dit "oui" et tort si on dit "non", tort si on va a` droite et tort si on va a` gauche, tort si on avance et tort si on reste immobile.
Prenons l'exemple d'un juge qui imposerait a` un accusé de répondre par "oui" ou par "non" uniquement a` la question suivante : "Avez-vous cessé de battre votre femme ?"
- si l'accusé répond "oui", il reconnaît ne plus battre sa femme mais reconnaît aussi qu'il la battait auparavant. Il sera condamné.
- si l'accusé répond "non", il reconnaît qu'il bat toujours sa femme. Il sera condamné.
Et s'il discute la formulation de la question, il sera condamné pour "outrage a` magistrat".
On l'a compris, une fois piégé par une "double contrainte", il est quasiment impossible d'en sortir.
Cette situation paradoxale a été découverte, théorisée et utilisée thérapeutiquement par l'Ecole californienne de Palo Alto.
On peut utiliser la double contrainte en communication verbale et non verbale. Mais aussi en communication écrite.
Voici un exemple récent d'utilisation de double contrainte :
- nous écrivons a` une personne (une professionnelle) pour l'avertir d'une situation problématique qui vient de se produire, qui la concerne mais qu'elle n'a pas vu venir. Vexée, elle ne nous répond pas.
- comme nous le pressentions, la situation s'aggrave avec l'intervention de tierces personnes et nous réécrivons a` cette personne en la mettant en demeure de faire son travail correctement et de faire cesser les troubles inadmissibles qui se produisent. Sinon, nous aviserons ses supérieurs hiérarchiques.
- nous ne recevons toujours aucune réponse mais un autre événement se produit rendant la situation problématique non seulement incontestable mais encore plus inquiétante. Nous transmettons donc un nouveau courriel avec les preuves de l'aggravation de la situation mais en disant ceci pour terminer : "Nous connaissons parfaitement les raisons de la problématique en cause et les personnes incriminées mais, comme vous ne daignez pas nous répondre, nous tenons a` vous dire que ce n'est plus la peine de nous répondre ou de nous contacter désormais car nous nous désintéressons définitivement de la question (bien que nous connaissions les solutions qui peuvent y être apportées).
La double contrainte est maintenant en place :
- soit la personne nous répondait et elle aurait dû reconnaître qu'elle faisait mal son travail.
- soit la personne ne nous répondait pas et elle démontrait ainsi qu'elle n'avait rien a` répondre (donc, qu'elle faisait aussi mal son travail).
- et comme nous lui avons dit pour finir que, désormais, quoiqu'il se passe, nous ne la recontacterons plus jamais et que, comme elle se mettait aux abonnés absents, nous aussi deviendrions injoignables, celui lui ôte définitivement toute possibilité d'avoir de l'aide de notre part ou de nouvelles informations cruciales (que seuls nous-mêmes possédons).
Nous sommes en présence ici presque d'une triple contrainte : vous avez tort si vous répondez, vous avez tort si vous ne répondez pas et, a` présent, il est trop tard pour répondre car nous ne vous répondrons plus.
Evidemment, si dans l'avenir une tierce personne nous posait des questions en nous demandant pourquoi notre interlocutrice ne nous avait jamais répondu, nous dirions que c'est parce qu'elle était dépassée par la situation et incapable de s'expliquer clairement. En oubliant de préciser que nous lui avions en quelque sorte "interdit" de nous répondre dans notre dernier courriel.
On peut le constater : il vaut mieux mettre en place une double contrainte que la subir !
A suivre...
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