COMMENT PERDRE TOUTE CRÉDIBILITÉ PROFESSIONNELLE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX EN PASSANT POUR UN (GRAND) ENFANT ?

Nous avons déja` traité du sujet concernant la perte de crédibilité sur les réseaux sociaux (notamment sur Linkedin, réseau professionnel) liée au fait d'étaler trop souvent ses opinions politiques, de créer des polémiques sur des faits divers sans intérêt, de passer son temps a` relever les erreurs des autres ou de publier des posts un peu légers.

Mais passer pour un enfant sur un réseau professionnel, c'est un truc a` ruiner définitivement votre crédibilité professionnelle.

Voici un exemple réel recueilli récemment :

- une personne publie un post polémique ou` les jeunes sont traités de "fainéants" parce qu'ils ne veulent pas aller travailler dans le secteur de la restauration. Ces jeunes "avachis et réfractaires" refuseraient d'être mal payés ou pas assez payés, de travailler les week-ends, de travailler tard le soir. Bref, les jeunes d'aujourd'hui ne seraient plus ceux d'hier (ce que déplorait déja` Platon) et c'est une honte !

Aucune analyse du pourquoi du manque récurrent de saisonniers (conséquence de la crise sanitaire du Covid + de la réforme de l'assurance-chômage de fin 2021 qui durcit les conditions d'indemnisation et pénalise les contrats courts + des difficultés récurrentes rencontrées par les saisonniers pour se loger pendant la période estivale), aucune analyse des secteurs d'activité qui manquent de main d'oeuvre et qui sont toujours les mêmes en France (Covid ou pas Covid) depuis plus de 30 ans.

De plus, le post est rédigé d'une manière qui rappelle plus les discussions de fin de soirée dans un bistrot que les subtilités de la dialectique hégélienne.

- les réactions (commentaires des internautes) ne se font pas attendre : "Votre post est démago, simpliste, faux sur le fond, inutilement stigmatisant...."

- la personne, ne s'attendant pas a` une telle unanimité de réactions a` l'encontre de ce post a alors une réaction surprenante : elle se défausse en disant que "ce n'est pas sa publication, ce n'est pas elle qui a écrit tout cela sur les jeunes. Elle n'est pas responsable. Elle ne fait que relayer une publication de quelqu'un d'autre."

- les réactions des internautes ne se calment pas, bien au contraire : "Mais si vous partagez sur votre page une publication polémique et stigmatisante, c'est bien parce que vous êtes d'accord avec les idées présentées, non ?"

- la personne se met alors de plus en plus a` bafouiller. Ses arguments deviennent de plus en plus inaudibles et confus.

Fin d'une bien triste séquence.

Mais les dégâts sont certainement a` venir : qui accorderait maintenant une quelconque crédibilité a` un(e) professionnelle qui dit "c'est pas moi, c'est lui !", qui refuse d'assumer ses actes (partager sur sa page une publication polémique et discutable) et qui finit par bafouiller des réponses incohérentes et contradictoires ?

Franchement, qui aurait envie d'établir des relations professionnelles avec un(e) chef d'entreprise qui publie des posts douteux (au niveau informationnel) et stigmatisants, un(e) chef d'entreprise qui réagit ensuite comme un(e) enfant en face de réactions négatives, un(e) chef d'entreprise qui dit "c'est pas moi, c'est lui !", un(e) chef d'entreprise qui bredouille enfin des contre-arguments confus ?

Car cette personne est chef d'entreprise !

Lorsqu'on sait le temps qu'il faut pour se créer une bonne réputation et une bonne image de marque (et spécialement une e-réputation), n'est-il pas dommage de tout ruiner en 5 minutes juste pour avoir partagé une publication polémique uniquement pour se faire plaisir ?

Mais on trouve toujours mieux sur les réseaux sociaux : un coach de dirigeants pète soudain un câble dans un post ou` il dit a` ceux qui n'apprécient pas ses publications et a` ceux qui se plaignent que Linkedin ressemble parfois a` Facebook "d'aller se faire foutre !"

Pour quelqu'un qui prétend fréquenter managers et décideurs, la formule est élégante et risque de lui faire une bonne publicité ! Encore une réaction infantile de la part d'une personne qui, cette fois, est non seulement chef d'entreprise mais prétend côtoyer et conseiller ceux qui dirigent le monde (des affaires).

NB : nous avons fait des copies d'écran de ces publications et des commentaires pour être certain de ne rien oublier ni de ne rien déformer.

PS : concernant les jeunes qui seraient des "fainéants", le tableau suivant confirme exactement l'inverse, le taux d'activité professionnelle des jeunes étant en forte progression :