LA PRESCRIPTION DU SYMPTÔME EN COMMUNICATION : COMMENT GAGNER LORSQUE L'ON VEUT VOUS FAIRE PERDRE ?

C'est l'Ecole de Palo Alto et son chef de file Paul Watzlawick qui ont popularisé le concept de "prescription de symptôme".
Certaines relations et certaines séquences communicationnelles tournent en rond parfois : soit parce que l'on est amené a` faire de la surenchère (plus de la même chose), soit parce que l'on est entraîné dans un jeu sans fin gagnant-perdant.
Au lieu de contester, de se justifier, de chercher a` temporiser, face a` un "jeu" communicationnel qui ressemble a` un piège, il est possible d'adopter une autre attitude : prescrire le symptôme. Jouer le jeu que l'autre veut absolument nous faire jouer.
Le but : montrer par l'absurde que le jeu communicationnel d'autrui n'est pas viable. Voire nocif ou biaisé. 




Premier avantage : autrui ne peut pas contester un jeu qu'il a lui-même initié.





Second avantage : en acceptant la logique qu'autrui veut nous imposer, on n'est plus "victime" de la séquence communicationnelle. C'est autrui qui va devoir assumer l'éventuelle absurdité de son jeu relationnel.





3eme avantage : c'est autrui qui va devoir trouver une solution (et non plus vous) face a` l'emballement de la logique qu'il a lui-même mise en place.





Dans nos sociétés occidentales, on est plus habitué a` gérer une éventuelle contestation de notre logique ou de nos arguments qu'une acceptation sans conditions. L'acceptation totale surprend et déstabilise.





Mais attention ! Il ne faut pas stopper le jeu de la "prescription du symptôme" trop tôt. Il ne faut pas crier victoire lorsque l'on perçoit les premiers signes de trouble ou de faiblesse chez son interlocuteur.




Il faut aller jusqu'au bout de la logique qu'autrui vous a imposée. Si cela devient absurde, illogique, grotesque, farfelu ou aboutit a` une situation impossible ou ingérable, rappelez-vous que ce n'est pas votre problème. Ce n'est pas vous qui avez initié ce jeu communicationnel, ce n'est pas vous qui cherchez a` avoir raison a` tout prix : c'est l'autre.





Il va de soi que plus la situation semble absurde au début, plus le jeu que l'on veut vous faire jouer semble inepte ou sans issue, plus la prescription de symptôme va donner des résultats savoureux.





On pourrait objecter qu'il y a deux types de risques :
- qu'autrui détecte la "prescription de symptôme"
- que cette prescription de symptôme ne fasse pas évoluer la situation que l'on contestait au départ ou qui ne nous semblait pas adéquate ou opérante.




1) la prescription de symptôme peut se voir détectée par autrui mais cela ne change rien : qui pourrait vous reprocher de jouer au "jeu" que l'on vous propose, que l'on vous impose ? Qui pourrait vous reprocher sa propre logique personnelle ? Qui pourrait reprocher a` quelqu'un de toujours dire "oui" ? Qui pourrait reprocher a` quelqu'un de vouloir jouer encore plus a` un jeu proposé par un autre ?
2) la crainte que la prescription de symptôme ne fasse pas évoluer la situation qui était auparavant bloquée est sans fondement : puisque la situation était bloquée ou/et que les alternatives possibles étaient déplaisantes ou désavantageuses au début des échanges, prescrire le symptôme n'augmente pas les risques mais les chances. Soit rien ne change mais on aura tenté quelque chose de novateur, soit cela change et l'on sort de la situation désagréable originelle.





Juste un dernier conseil : n'employez l'humour que subtilement dans la "prescription de symptôme" ou faites de l'humour en prétendant être tout a` fait sérieux. Car si les réactions d'une personne soumise a` la prescription de symptôme sont souvent hilarantes (voir autrui se débattre dans un jeu sans fin), il ne faudrait pas que cette personne sente que vous vous moquez d'elle. Cela aurait l'effet inverse a` celui souhaité.






PS : les exemples de (fausses) lettres de motivation de l'article montrent un point essentiel de la "prescription de symptôme" : toujours utiliser le langage et les arguments de l'autre.














 

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