MINORITAIRE MAIS MODÉRÉ : VOUS ALLEZ GAGNER ! (le paradoxe du vote)

C'est un paradoxe méconnu : dans des élections, en entreprise, dans la vie courante et avec un processus dit "démocratique" (le vote), il arrive fréquemment qu'un candidat ou une opinion minoritaires l'emportent. Ce qui n'est justement pas démocratique ! Comment cela est-il possible puisque le processus du vote implique l'obligation d'être majoritaire pour pouvoir l'emporter ?
Tout simplement parce que le comportement des votants n'est pas si rationnel ni idéologique que l'on pourrait le croire.

 Dans de nombreuses élections (surtout locales), il arrive fréquemment que le candidat arrivé second au premier tour gagne le second tour.
Cela semble plus que surprenant mais cela obéit a` une logique simple (et imparable). Et cela est valable pour toutes autres sortes de décisions nécessitant un vote ou une majorité : diplomatie, élections et décisions collectives en entreprise, vie associative...

Admettons qu'un candidat fortement marqué politiquement (bien étiquetté de droite ou de gauche par exemple) arrive en premier lors d'un scrutin avec 30 % des voix.
Le second qualifié, un modéré sans étiquette, n'obtient que 21 % des voix.
Les autres candidats sont éliminés pour le second tour, leurs scores allant de 4 a` 17 %. Parmi les votants pour tous ces candidats éliminés, de nombreux n'apprécient pas du tout le candidat arrivé en tête : trop marqué politiquement.

 Au second tour, le candidat pourtant arrivé en tête est éliminé. Il perd car il n'obtient que 48 % des voix. Le candidat arrivé en seconde position au premier tour obtient 52 % des voix et gagne les élections.
Que s'est-il passé ?
Le candidat arrivé en tête a été victime d'un rejet de la part des électeurs des candidats éliminés car il était trop marqué politiquement.
Le candidat arrivé en second, indépendant, sans étiquette, est apparu comme plus modéré, comme plus consensuel. Et il a bénéficié de meilleurs reports de voix que le candidat pourtant arrivé en tête.
A noter : plus il y a de candidats en lice, plus le paradoxe du vote risque de se produire (éparpillement des voix).

 Ainsi donc, la recette pour emporter l'adhésion d'un maximum de personnes semble limpide : paraître modéré aux yeux des votants. Paraître consensuel. Présenter le moins de risques possible.
Ceci étant valable en entreprise comme dans la vie politique.