LA FAUSSE COMMUNICATION

Il y a de plus en plus de communicants. Les services de communication sont omniprésents. Mais il y a de moins en moins d'informations transmises. Plus il y a de communication, moins il y a de contenu.
Cette perversion de la communication vient du fait que l'on utilise de plus en plus souvent les mots non pas pour transmettre des informations mais pour masquer les informations que l'on n'a pas envie de transmettre.

 Plus les moyens de communications se développent, plus la langue de bois prend de l'ampleur.

 Et pas uniquement dans le domaine politique.

 Dans tous les domaines.

Plus inquiétant, les entreprises qui ne communiquaient pas (ou pas beaucoup) il y a 30 ou 40 ans se mettent a` communiquer : pour ne rien dire.

 Soit pour transmettre des informations inintéressantes ou creuses, soit pour masquer ce qu'elles font réellement.

 La langue de bois, qui était "non-communication", est devenue de la désinformation (communication biaisée ou fausse communication).

 Le plus flagrant est dans ce que l'on nomme "la communication de crise" : loin d'expliquer ce qu'il s'est réellement passé, la communication de crise s'emploie a` nier, a` camoufler, a` déguiser les faits.

 Certes, le mensonge fait partie de la communication depuis toujours mais communiquer pour dire l'opposé de ce qu'il s'est passé ou l'opposé de ce que l'on fait témoigne d'une perversion du processus communicatif indéniable. Surtout quand cette perversion est généralisée.

Autre technique de fausse communication de plus en plus usitée : la redondance. Répéter des mots creux et des phrases vides de sens pour "laver les cerveaux".
Car dans nos civilisations occidentales, répéter est synonyme d'affirmer "haut et fort" : mais répéter ce qui n'a pas de véritable sens fait reposer la persuasion (et l'adhésion) sur un leurre. La publicité est experte en ce domaine. Mais les entreprises suivent désormais ce chemin.

 Apres la civilisation du "trop-plein", nous entrons dans la civilisation du vide.