LE COUT DE L'INCOMPÉTENCE EN ENTREPRISE EN FRANCE : PLUS DE 2 MILLIARDS D'EUROS PAR AN !

 

L'incompétence est totalement mésestimée et sous-estimée en France. Dans un pays ou` seuls les diplômes et la qualité de ceux-ci servent de critères pour évaluer et embaucher un salarié, on évite de parler de l'incompétence des salariés, des managers et des collaborateurs.

Car parler d'incompétence, ce serait reconnaître qu'avec un diplôme, on sait mais qu'on ne sait pas forcément faire. Ce serait reconnaître que l'on ne sait pas reconnaître les incompétents lors des processus de recrutement. Bref, évitons de parler du sujet.

 

 

 

 Sauf que l'incompétence a un coût. Et un sacré coût. Selon une étude menée par le cabinet d'audit PWC pour le réseau social professionnel LinkedIn, il serait de trois milliards de dollars par an pour les entreprises françaises, soit 2,17 milliards d'euros.

Il faudrait donc prendre le taureau par les cornes et l'incompétent par le paletot (pour le mettre dehors).

Sauf qu'a` la différence des pays Anglo-Saxons (par exemple), la culture d'entreprise en France est prisonnière de la "diplômite". 

Lorsqu'on a embauché le bon diplômé, on se rendort tranquille. Plus rien de grave ni de dommageable ne peut arriver.

 

 Sauf que du bas de la hiérarchie a` son sommet, l'incompétence fait des ravages. Et les sanctions sont inversement proportionnelles aux dégâts commis, ce qui est encore plus incompréhensible.

Si un incompétent notoire dans un poste subalterne se voit plus ou moins rapidement poussé vers la porte, il arrive que, dans les postes de direction, personne ne veuille admettre que le patron, le manager ou le PDG est incompétent. Le plus souvent, on se cache la vérité, on tergiverse, on attend jusqu'au moment ou` l'entreprise perd des marchés, perd de l'argent, voit ses bénéfices fondre et son cours de Bourse baisser pour prendre enfin une décision.

Mais la décision mise en oeuvre est le plus souvent surprenante : un (grand) patron incompétent part le plus souvent avec des indemnités conséquentes voire impressionnantes, une retraite chapeau, des stocks-options (les fameux "parachutes dorés") en faisant savoir qu'il n'a pas été viré bien entendu mais que c'est lui qui a décidé de partir.

Et c'est cela qui rend la reconnaissance de l'incompétence terriblement difficile en France : la culture des diplômes, le refus d'accepter qu'un hyper-diplômé soit totalement incompétent et, enfin, le refus d'admettre son erreur. Ce qui fait qu'au bout du compte, cela fait perdre de l'argent a` l'entreprise et plus de 2 milliards par an en tout aux entreprises en France.