RECRUTEMENT ET VIE EN ENTREPRISE : CE QUI N'EXISTE QU'EN FRANCE (PART 2)

Les secrétaires sont devenues des assistantes de direction (mais pas leur salaire) mais n'ont pas souvent l'impression de diriger grand chose. Surchargées de travail, l'ordinateur qui a pris la place des dactylographes d'antan est devenu omniprésent, envahissant et tyrannique et la simplification théorique de leur travail est devenue d'une complexité indescriptible.

 Accuser un ordinateur de faire des erreurs tout seul, il n'y a qu'en France que l'on peut entendre une telle niaiserie. Partout ailleurs dans le monde, tout le monde sait qu'un ordinateur nécessite un programme (réalisé par des humains) et que son fonctionnement pour réaliser des tâches nécessite une intervention humaine (il faut au moins décider de ce que l'on va faire).

 La réunionnite . un mal terrible qui touche la France depuis de nombreuses années. Aucun vaccin n'a encore été trouvé pour éradiquer cette maladie qui ronge de nombreuses entreprises et administrations.

 Le mépris des stagiaires. Leur rémunération a enfin été réglementée mais leur place dans l'entreprise et leurs fonctions sont encore trop souvent subalternes. Partout ailleurs, c'est un honneur de recevoir un stagiaire qui a choisi votre entreprise pour y faire son stage. Il est considéré comme un salarié à part entière (même si les salaires des stagiaires ne sont pas mirobolants non plus dans de nombreux autres pays).

 Quand un français travaille, tout le monde doit le savoir. Lorsqu'un français a bien travaillé, le monde entier doit le savoir. Ailleurs, qu'un salarié ou un collaborateur fasse son travail est normal et banal : c'est pour cela qu'on l'a embauché, non ?

 Les conseils pour réussir les entretiens d'embauche sont souvent aussi ridicules que les questions posées lors de ces entretiens. Partout ailleurs, on parle de boulot, de performance, de projets, de savoir-faire, de résultats. Pas de psychologie.

Plus il y a de services de communication dans une entreprise, moins la communication passe bien. Créer un service de communication interne est d'ailleurs un aveu : l'aveu que la communication passe mal naturellement dans l'entreprise. Et qu'il faut donc encourager la communication artificielle puisque la communication naturelle est défectueuse.
Partout ailleurs dans le monde, on se parle. Directement. A tous les niveaux de la hiérarchie. Il n'y a pas de sous-entendus, de non-dits, de mal compris, de rétention d'informations, de manipulation communicationnelle. Tout cela n'existe que dans l'esprit épouvantablement compliqué des français.

 En France, autant on aime rire et blaguer entre collègues, autant l'humour est mal vu par la hiérarchie ou pire, l'humour a` propos de la hiérarchie ou de l'entreprise. Partout ailleurs, c'est l'inverse : une pointe d'humour est appréciée par les dirigeants. Par contre, pendant les heures de travail, on ne fait pas des blagues dans les bureaux ou les ateliers : on travaille.

 Traditionnellement, c'étaient les métiers du bâtiment (et ceux liés a` ce secteur) qui fermaient leurs portes au mois d'aout. Mais c'était tellement tentant que de nombreuses autres entreprises et administrations (la justice par exemple) ont pris a` leur tour l'habitude de fermer leurs portes au mois d'aout. Ou d'assurer seulement un service minimum. Un cas unique dans le monde.

 La mode des anglicismes et des mots compliqués. Alors que les français sont un des peuples qui parle le plus mal l'anglais, en France on met des anglicismes a` toutes les sauces.

 Souvent pour cacher une incapacité. Ou faire semblant de faire quelque chose de soi-disant innovant. Pour faire croire (et se faire croire) que la France est innovante, "branchée", hyper dynamique.
Actuellement, il faut se montrer disruptif. Partout. Tout le temps.
Ailleurs dans le monde, on parle couramment anglais si besoin est mais on parle sa propre langue dans ses propres entreprises. Et on préfère agir que parler.  

 A suivre...