LA NOUVELLE COMMUNICATION : COMMUNIQUER LORSQUE CELA NOUS ARRANGE ET NE PAS COMMUNIQUER LORSQUE CELA NOUS DÉRANGE !

 

La communication actuellement en France emprunte de plus en plus des chemins étranges  :

- les entreprises, les administrations et les plus hautes sphères du pouvoir sont dotés de services de communication théoriquement performants (c'est pour cela qu'ils sont payés) : et pourtant, a` chaque crise, a` chaque scandale, a` chaque question embarrassante, tous ces services de communication sont aux abonnés absents et disent : "Nous ne communiquons pas sur ce sujet".

Ou alors, nouvelle trouvaille : "C'est une fake news des Russes !" 

Mais ils communiquent sur quoi alors ? Et quand ?  

 


Autre exemple : tous ceux qui ont vraiment fait des études de communication connaissent le schéma suivant : 

 


 Lorsqu'on communique, on cherche a` atteindre au mieux une cible (pertinence du message), on tient compte du feedback et, surtout, on tient compte du contexte.

Mais, sur un réseau social professionnel, nous avons découvert une jeune personne qui se prétend "experte en communication" et qui nous présente comme un scoop ceci (pseudo scoop repris par des "professionnels" de la communication : "il faut tenir compte de la situation lorsqu'on communique, il faut tenir compte du contexte au moins autant que de la cible du message").

Si cette personne avait vraiment fait des études de communication, elle aurait su que la base, c'est justement de tenir compte du contexte lorsqu'on communique. Et, donc, que ce n'est pas franchement un scoop. 

 

 

Ce qui explique certainement pourquoi la communication en tant que pratique professionnelle est en train de doucement sombrer en France :

- bla-bla permanent remplaçant les véritables concepts théoriques qui permettent de vraiment faire de la Com' efficace : qui connaît et met en pratique les apports de l'Ecole de Palo Alto par exemple ? Ou ceux de la cybernétique de Norbert Wiener ?

- communication institutionnelle et politique ne délivrant que des lieux communs et retrouvant la langue de bois des années 70 et 80.

 

 


- communication d'entreprise qui fonctionne uniquement lorsque tout va bien et pour délivrer des messages lénifiants.

- communication commerciale qui pense que seul le matraquage publicitaire fonctionne (a` la télévision, sur les réseaux sociaux, sur les sites internet) alors que c'est l'inverse qui se produit : plus la publicité est répétitive et intrusive, plus elle est rejetée. 

Qui reste sur une page internet ou` des "pop up" s'ouvrent sans cesse ?

 

 


 

Cela voudrait-il dire que les communicants actuels seraient de moins en moins performants ?

Pas du tout, mais :

- n'importe qui peut s'improviser "expert en communication".

- certains ne cherchent qu'a` bien gagner leur vie sans se soucier d'éthique et, pour cela, ils font la communication qu'on leur demande de faire (et non pas la communication qu'il faudrait faire) et font avant tout plaisir a` leurs clients . 

- comme le client est roi, c'est de plus en plus lui qui décide de ce qu'on doit communiquer et de moins en moins le communicant. Dont c'est pourtant le métier.

 

Enfin, un nombre non négligeable de clients confondent propagande et communication.




 

Prenons un exemple d'une situation désormais bien connue : a` chaque scandale touchant une entreprise, soit l'entreprise refuse de communiquer (ce qui prouve qu'elle n'a pas de cellule de communication de crise), soit elle fait des communiqués lénifiants et soporifiques, soit elle tente de travestir la réalité.

Résultat : le public pense immédiatement qu'on lui cache quelque chose, ce qui aggrave l'effet du scandale.

 

Personne ne songe a` dire la vérité, quelle qu'elle soit. Personne ne songe a` donner des explications détaillées.

Et s'il y a eu vraiment matière a` scandale, personne ne pense a` s'excuser.

A quoi servent alors les services de communication de l'entreprise ? Pourquoi l'entreprise paie-t-elle un service de communication ? 

 

 


 Mais toute vérité est-elle bonne a` dire ?

Il y a deux sortes de vérités : la vérité des faits et la vérité des opinions.

Toute communication sur la vérité des faits est saine et productive.

Par contre, énoncer des "vérités" concernant ses opinions est plus risqué : on peut choquer, mettre en jeu sa réputation, s'aliéner une partie de l'opinion, etc...




 Et l'on touche la` l'un des grands défauts de la Com' actuelle : parler pour ne pas transmettre de réel message.

Dans le monde politique, par exemple, on parle pour exister, on communique pour montrer que l'on a des idées et/ou des propositions. Mais, a` trop parler, on risque de ne jamais avoir le temps d'agir, on risque de se contredire, on s'expose aux critiques, on dévoile des stratégies qu'il aurait mieux valu garder secrètes, on sature ses auditeurs, etc... 

 

Constat trop pessimiste ?

Oui et non, car plus il y a de mauvais communicants, plus cela met en valeur les bons ! 



 

 

 

 

 

 

 

par Carol Ann Vergänglich...


 et ZCI.

 

 

 

 

 

 



 


 


 

 

 

 

 









 



 

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