LE NOUVEAU MANAGEMENT DE CRISE EN 2022 : Y A-T-IL UN PILOTE DANS L'AVION ? (PART 2)
Nous l'avons présenté en des termes politiquement corrects. Mais le "politiquement correct", c'est comme la chantilly : un peu, ça va, mais trop c'est écoeurant !
Aussi, pour appeler un chat un chat, pour éviter l'hypocrisie ambiante qui se dissimule derrière des "éléments de langage" lénifiants et endormants, voici un texte de la journaliste suisse Martini Chyba qui va droit au but :
"C'est un peu le bordel. Dans les transports, les hôpitaux, les restaurants, le tourisme, la finance et ailleurs. Il n'y a jamais eu autant de managers et cela n'a jamais été aussi mal managé. Comme si on ne savait plus faire ce que l'on savait faire avant. Avant le Covid, avant la guerre, avant l'inflation.
C'est
le résultat d'une gouvernance comme on dit désormais, "à l'os". A flux
tendu. Court-termiste. Le travail ralentit pour cause de Covid, on
licencie massivement, on envoie en pré-retraite. Oups ! Il arrive un jour
où il faut à nouveau "livrer le produit". Et on en est incapable. Et
les gens ne veulent plus revenir pour des salaires et des horaires de m..... (de misère), quelle surprise !
Il y a un deuxième élément, peu mis en
avant jusqu'à présent, c'est que dans le management à l'os, on a dégagé
les plus coûteux, donc beaucoup de "seniors" qui ont ce que l'on appelle
du "métier" et qui savaient précisément "livrer le produit".
Aujourd'hui, il y a dans les boîtes des cohortes de stagiaires ou de CDD
jetés au front sans formation, des community managers, des jeunes issus
d'écoles de marketing et peu de personnes qui connaissent le métier,
l'aiment, et ont choisi d'y consacrer leur vie. Au premier stress, à la
première crise, le système s'effondre et les anciens ne sont plus là pour
ramasser les morceaux ni pour transmettre les processus. Donc, panique et chaos. Et juste pour dire, il va y avoir encore beaucoup de
stress et encore beaucoup de crises.
C'est absurde de ne
chercher que des "talents" de 35 ans avec 20 ans d'expérience, ce qui
n'existe pas et de laisser des dizaines de milliers de personnes
d'expérience à la maison. Il va falloir remixifier (pardon pour le
barbarisme) et revaloriser tout ça. Sinon, le management à l'os risque
de l'avoir dans l'os.
(source : Martina Chyba - Journaliste RTS le 1er aout 2022)
Il est quand même un peu piquant et paradoxal que l'on prétende mettre en avant la valeur "travail" en France, stigmatiser les fainéants, les profiteurs et les glandeurs et payer si mal les gens, leur proposer des conditions de travail si dégradées et si précaires, des perspectives de carrière quasi inexistantes dans un pays qui est en tête en Europe pour les accidents de travail et le mal-être au travail.
Et ce constat est fait non seulement en France mais aussi en Suisse, en Europe et un peu partout dans le monde : la mondialisation heureuse a toujours été une fable pour grands enfants un peu naïfs.
Désormais, place au réalisme : dans les années qui viennent, avec le "management a` l'os", vous risquez de ronger longtemps votre os ou, pire, de l'avoir un jour dans l'os !
Texte de référence par Martina Chyba publié sur Linkedin:
Article co-produit par
et ZCI.
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