ABSENTÉISME EN ENTREPRISE : LES MANAGERS DÉSERTENT DE PLUS EN PLUS !

Des salariés de plus en plus sous la pression de leur hiérarchie et un absentéisme en entreprise qui s'accroît assez logiquement. Voila` pour l'image classique que l'on a de la situation.

Sauf que les managers et les dirigeants seraient plus touchés que leurs salariés par l'absentéisme.

Selon le baromètre de Malakoff Humanis, qui mesure le taux d'absentéisme au travail, la moitié des salariés du secteur privé a été arrêtée au moins une fois dans l'année en 2022, ce qui est une proportion jamais atteinte depuis la première édition de ce baromètre, en 2016.

L'absentéisme a progressé de neuf points par rapport à 2016 et de douze points par rapport à 2021. Le baromètre révèle aussi une nette augmentation des arrêts multiples et précise que les troubles psychologiques constituent le premier motif des arrêts longs de plus de trente jours.

Les managers comptent parmi les salariés les plus arrêtés pour maladie et ce sont eux qui enregistrent la plus forte progression cette année, avec 13 points en plus. La moitié d'entre eux se dit "stressée au travail" contre seulement 38% pour les non-managers.

Ils disent, à 54%, avoir une plus grande difficulté à gérer les priorités et ce sont également eux qui disent que la vie professionnelle empiète le plus sur leur vie personnelle. Ils sont 55% dans ce cas, contre seulement 27% des non-managers. Résultat : ils vont plus souvent que les autres catégories de salariés consulter un psychiatre ou un psychologue. lls ne sont pas moins de 13% dans ce cas.

Ils se disent aussi désengagés et ils sont 45% à dire qu'ils seraient prêts à prendre un arrêt-maladie alors qu'ils ne sont pas malades. C'est 12 points de plus que pour les autres salariés.

(source : extrait article de France Info du 02 juin 2023)

Cette étude renverse tous les lieux communs : ce sont ceux (les managers et dirigeants) que l'on accuse volontiers de stresser les autres (salariés) qui seraient, en fait, les plus stressés et les plus vulnérables au niveau santé (psychologique notamment).

Comment expliquer ce paradoxe ?

En fait, la neurobiologie et la psychologie connaissent bien ce paradoxe depuis de nombreuses années et l'ont vérifié dans diverses expériences : les dirigeants, les managers, les décideurs sont beaucoup plus stressés que leurs subordonnés car ils redoutent en permanence de perdre leur place, leur travail, leur position sociale et les avantages qui vont avec.

Tout le monde connaît des jeunes dirigeants (dans divers domaines) dont les cheveux blanchissent prématurément, dont les traits du visage se durcissent avec des rides qui apparaissent, elles aussi, quelque peu prématurément. Tous ces effets visibles sont le reflet de la tension intérieure qui agite ces personnes.

Et lorsque la pression est permanente, intense et difficile a` contenir, il arrive que les dirigeants et managers "craquent". C'est ce qu'il est en train de se passer dans de plus en plus d'entreprises concernant de plus en plus de personnes, comme l'a constaté l'étude citée précédemment.

Reste une question quelque peu inquiétante : "Si l'absentéisme en entreprise progresse encore (et il est prévu qu'il progresse), si cet absentéisme touche les salariés ET les dirigeants, il va rester qui dans les entreprises ?"