INFLUENCEURS : COMMENT FAIRE PARTIE DES BONS ? (PART 2)

Un certain nombre d'influenceurs exercent leur influence dans des domaines anodins et bien légitimes : humour, musique, littérature.

Mais il existe aussi de plus en plus (d'ou` la récente réglementation de l'activité) une tendance mercantile : faire du "business" en tant qu'influenceur (ou influenceuse).

Pourquoi pas si les choses sont claires, annoncées, transparentes et si l'influence s'exerce dans des conditions loyales !

Malheureusement, les dérapages sont de plus en plus nombreux. Sans parler des comportements spécialement répréhensibles par la loi, il existe une tendance depuis plusieurs années qui nécessitait d'être clarifiée : les partenariats commerciaux.

Ceux-ci doivent être dorénavant déclarés et annoncés visiblement mais ce ne fut pas le cas pendant longtemps.

Et l'on va voir que les pratiques sont plus sournoises qu'on ne le pense (ce qui a amené le législateur a` légiférer récemment).

Pour les besoins de nos articles sur nos différents blogs (totalement indépendants de toute influence et de tout partenariat), nous recherchons régulièrement de la documentation sur divers sujets.

Et un jour que nous cherchions de la documentation pour un article concernant le marché de la plaisance et de la croisière côtière, nous sommes tombés sur un blog spécialisé dans le nautisme, donnant des conseils et prétendant faire des essais et des comparatifs de bateaux.

Si les conseils, assez ordinaires d'ailleurs, étaient pertinents, les essais et les comparatifs de bateaux nous ont laissé beaucoup plus perplexes : tous les bateaux d'une marque bien précise étaient immanquablement les meilleurs, les plus habitables, les mieux aménagés, les plus performants, les plus compétitifs, etc...

Aucun défaut concernant ces bateaux sauf des défauts mineurs dont l'auteur du blog nous assurait d'ailleurs qu'ils allaient être vite corrigés par le constructeur.

Connaissant bien le domaine du nautisme et les productions des différents chantiers navals, nous avons envoyé un petit message a` l'auteur du blog pour lui demander s'il était sponsorisé par la marque de bateau "zéro défaut". Nous attendons toujours la réponse.

Autant que la vente de produits et de services plus ou moins discutables, la manipulation du public par le biais d'informations tronquées, orientées voire de fake news constitue a` nos yeux une dérive grave de "l'influence" et des influenceurs.

Certes, il arrive aussi que dans certains journaux ou magazines, les articles de contenu "publi-rédactionnel" (articles de publicité) soient plus ou moins facilement identifiables ou que certains journalistes ou "experts" soient sous influence d'entreprises, de lobbies ou de diverses organisations (dont ils omettent bien entendu de donner les détails des liens et/ou des partenariats entre ces entités et eux-mêmes).

Mais la différence avec les influenceurs des réseaux sociaux, c'est que la dissimulation des liens et partenariats commerciaux s'est effectuée a` grande échelle pendant longtemps (d'ou` les abus et la réglementation récente) et que l'obligation légale de déclarer désormais les partenariats commerciaux met en difficulté un nombre non négligeable d'influenceurs (perte de crédibilité auprès de leur public).