LE BLUES DES DRH : DES RESSOURCES PARFOIS INHUMAINES !
Il faut dire que la fonction de Directeur du Personnel (ou Directrice) rebaptisée DRH pour faire plus joli est prise de plus en plus dans un étau : coincée entre le personnel (les salariés) et la direction.
Et, malheureusement, de plus en plus au service de la direction et de moins en moins au service des salariés. Ce qui explique le blues des DRH.
Un excellent reportage édifiant (et accablant) récent de France 2 nous explique pourquoi :
Mais comment en sommes-nous arrivés la` ?
En fait, c'est un glissement sournois mais implacable qui en est la cause : finie la gestion du personnel traditionnelle un brin paternaliste a` la française. Place a` la gestion du personnel anglo-saxonne, a` l'américaine !
La gestion du personnel a` l'américaine peut se résumer ainsi : "Tu acceptes tout ce qu'on te demande te faire. Et si t'es pas content, tu dégages !"
On est effectivement bien loin de la gestion des RH a` la française ou`, au moins dans les pires des cas, on mettait les formes. Dorénavant, c'est rentabilité, rationalisme comptable, pragmatisme sans sentiments et opportunisme compétitif qui sont la règle.
Paradoxe savoureux (ou dramatique, c'est selon) : c'est au moment ou` l'on bassine les Français a` longueur de journées avec la "valeur travail" que le travail perd de plus en plus son sens, qu'il y a le plus d'arrêts-maladie (un salarié sur deux en arrêt-maladie en 2022) et que le stress au travail n'a jamais été aussi élevé.
Vouloir mettre en valeur le travail au moment ou` celui-ci perd de plus en plus de sa valeur sans remédier aux causes qui font qu'il en est ainsi semble relever du voeu pieux.
Quant au modèle néo-libéral, il se trouve une fois de plus devant une contradiction : si l'on stresse les salariés, si on les démotive, si on les maltraite parfois, comment espérer plus de performances et de productivité de la part de ceux-ci ?
On comprend mieux pourquoi les DRH ont le blues.
par Anastasia Izvasi
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