PEUT-ON SE FIER A SON INTUITION ? POUR QUOI ET QUAND ?

A droite ou a` gauche ?

Comment choisir lorsqu'on ne dispose pas d'assez d'informations pour faire un choix rationnel ?

Il ne reste plus qu'une seule solution : faire confiance a` son intuition.

Mais l'intuition est-elle fiable ? Et si oui, dans quelles conditions ?

 

 

Il y a celles et ceux qui font confiance a` leurs intuitions. Avec plus ou moins de bonheur, avec plus ou moins de réussite.

Car une intuition peut s'avérer trompeuse : on confond intuition et souhaits profonds. Dans ce cas, on ne suit pas son intuition mais ses désirs secrets. Ce qui n'est pas la même chose.

 

De plus, celles et ceux qui affirment suivre souvent leurs intuitions ne font état ensuite que de leurs intuitions "réussies" et rarement de leurs intuitions "ratées".

 

Comment s'assurer alors qu'une intuition en est bien une ? Et comment augmenter l'assurance de sa fiabilité ?

 

 

 Il y a bien une technique qui permet de valider ou pas une intuition : faire des rapprochements entre la situation présente et une situation passée. Car il est rare que l'on ne puisse faire aucun rapprochement.

 

Prenons deux exemples :

1) on peut se sentir attiré par une personne mais est-ce un bon choix ? Certes, l'amour est aveugle mais rester les yeux un peu ouverts n'a jamais nui aux sentiments. 

Doit-on aller plus avant ?

 

Pour le savoir, il faut le plus objectivement possible observer cette personne et ce qui la concerne.

Si par exemple, cette personne a le même âge, quasiment le même visage, le même style d'expression, la même apparence (physique, taille, style d'habillement), le même statut social, la même situation matrimoniale (veuf, divorcée, célibataire), le même style d'habitation, on peut considérer cela comme un signe intéressant.

Non pas comme un signe du ciel ni comme un signe magique mais comme la preuve qu'un scénario de vie est en train de se répéter.

Reste juste a` savoir si ce scénario fut positif ou négatif dans le passé. S'il fut positif et gratifiant, on peut alors suivre son intuition et son attirance pour cette personne.

Dans le cas contraire, si l'on néglige ces signes, on prend des risques et il faut en avoir bien conscience (et ne pas s'étonner ensuite de la tournure que prendront les choses).

2) nous avons le souvenir d'un entretien d'embauche prometteur pour un poste intéressant dans une entreprise de bonne réputation. Nous y sommes donc allés confiants et le coeur léger.

Mais, surprise a` notre arrivée, la disposition intérieure de l'entreprise ressemblait étonnamment a` celle d'une entreprise ou` nous avions travaillé dans le passé (et dont nous avions démissionné), le PDG avait la même voix désagréable que le PDG de notre entreprise passée, le PDG avait la même voiture du même modèle que celle de notre ancien PDG, le fils du PDG assistait a` l'entretien (comme dans notre entreprise passée) et le directeur commercial avec qui nous allions travailler était barbu comme le responsable commercial de notre ancienne entreprise.

Nous avons commencé a` éprouver une sensation étrange, une sorte de flottement pas spécialement agréable.

Et pourtant, l'entretien se déroulait étonnamment bien.

 

Que faire ? 

Suivre notre intuition et partir en courant ? Rester rationnel et objectif et juste considérer la situation actuelle ? 

Pour dénouer le dilemme, nous nous sommes soudain rappelés le principal sujet de friction qui nous avait poussé a` démissionner de l'entreprise précédente qui ressemblait tant a` celle-ci.

Vers la fin de l'entretien, nous décidons de poser la question sur le domaine qui avait fâché le PDG quelques années plus tôt et dont la réponse non satisfaisante nous avait poussé a` démissionner. Calmement et sans aucune sorte de provocation : le visage de notre interlocuteur change alors totalement, il blêmit, nous regarde d'un air mauvais et déclare que cette question est prématurée et qu'elle n'a rien a` faire dans la discussion lors d'un premier entretien.

Nous avons alors notre réponse : malgré les signes apparemment encourageants de ce premier entretien, nous risquons de reproduire un scénario de vie du passé négatif et assez pénible. Cette entreprise n'est pas pour nous !

 

 

Nous l'avons vu, il est rare qu'une situation soit 100 % nouvelle, 100 % inédite.

Il y a toujours des liens avec des situations passées. Plus ou moins de liens mais toujours au moins quelques-uns.

Et il faut s'appuyer sur ces similitudes et analogies pour conforter ou non ses intuitions. 

 

Car n'oublions pas que l'intuition fonctionne elle aussi sur des analogies (hémisphère droit cérébral) a` la différence des séquences logiques (hémisphère gauche cérébral).