POURQUOI AVONS-NOUS TANT DE MAL A REVENIR SUR UNE MAUVAISE DÉCISION ?

Tout le monde prend un jour ou l'autre une mauvaise décision. Mais nous avons vu (voir série d'articles précédents consacrés aux mauvaises décisions) que certaines mauvaises décisions peuvent engager une vie entière (ou une grande partie de celle-ci).

Il faut donc savoir revenir sur une mauvaise décision. Ce que nous faisons rarement et plus ou moins difficilement. Mais pourquoi ? 

 

 

Une décision engage beaucoup plus de choses que nous ne le pensons. Non seulement elle a des effets concrets mais elle nous engage a` de multiples niveaux.

 

Et cet engagement nous empêche souvent de revenir sur une mauvaise décision :

- une décision engage nos croyances, nos valeurs, nos présupposés. Reconnaître qu'ils sont partiellement ou totalement erronés n'est pas chose aisée.

- une décision nous engage souvent socialement. Nous sommes sous le regard de notre conjoint, de notre famille, de nos amis, de nos collègues, de nos supérieurs... Admettre que nous avons pris une mauvaise décision revient a` écorner sérieusement notre image de marque.

- notre éducation nous a appris qu'il ne fallait pas changer tout le temps d'avis. Que ce n'était pas "bien", que l'on risquait de ne plus être crédible si on changeait d'avis. Et qu'il fallait se justifier longuement après avoir changé d'avis. Cet injonction éducationnelle stupide et nocive cause d'immenses dégâts sociaux, politiques, économiques et écologiques en empêchant de revenir sur de mauvaises décisions évidentes.

- une mauvaise décision peut entamer notre estime de soi. S'ensuit alors une dissonance cognitive entre ce que nous pensons être, ce que nous pensons être capable de faire et ce que nous sommes et faisons réellement. Position si inconfortable qu'au lieu de revenir sur une mauvaise décision, nous préférons souvent ignorer cette dissonance cognitive en décrétant une bonne fois pour toutes que notre mauvaise décision est...... la bonne !

 

 

Pour ne pas admettre que nous avons pris une mauvaise décision, en plus de le nier pour soi et pour les autres, nous allons mettre parfois en place une stratégie qui va aggraver la situation. Nous allons faire "plus de la même chose" :

- ça ne fonctionne pas du tout ? Alors, nous allons persévérer. Encore et encore. Pour prouver et nous prouver que notre décision était la bonne.

Exemple : un couple avec deux enfants va mal ? Ils vont décider de faire un troisième enfant pour "sauver" leur couple.

- ça va de plus en plus mal sans espoir d'amélioration ? Alors, nous allons redoubler d'efforts. 

Exemple : une entreprise récemment créée rencontre de plus en plus de difficultés dans un secteur sinistré ? Il suffit de travailler plus, d'embaucher plus et de se développer a` l'export dans des pays lointains pour "sauver" l'entreprise. 

 Dans les 2 exemples précédents, on subodore aisément comment cet acharnement dans les mauvaises décisions va finir :

- le couple finira de toute façon par divorcer.

- l'entreprise finira de toute façon par déposer le bilan.



Qu'importe l'image de soi, qu'importe ce que pense autrui, qu'importe nos convictions : il faut savoir revenir sur une mauvaise décision. Admettre que c'était une mauvaise décision. Comprendre pourquoi.

Autrement, on va au-devant de graves déceptions et déconvenues dont il ne faudra pas faire semblant ensuite d'être surpris qu'elles surviennent.

 

 


 


 


 

 

 



 

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