QUAND DIRE C'EST FAIRE : DU BON USAGE DU LANGAGE PERFORMATIF

On peut dire beaucoup de choses mais ne pas faire grand chose : "les promesses n'engagent que ceux qui les croient", comme disait Charles Pasqua.

Mais il existe un langage qui dit ce qu'il va faire : le langage performatif. Un langage performatif, c'est un discours qui va utiliser des verbes performatifs dans le but de réaliser une action par son énoncé. Dans une phrase, c'est un verbe, qui par son énonciation, exécute l'action qu'il exprime.

 

 

 Un énoncé performatif engage une action. Par exemple, quand je dis : « Je t'emmènerai au cinéma demain », je m'engage a` accomplir une action précise ; la valeur de ma promesse et de mon énoncé dépend de la réalisation de l'action ou non). 

A l'inverse, les verbes d'opinion n'engagent a` rien : pour exprimer son opinion, on utilise les verbes "croire que", "penser que", "trouver que", "être sûr(e) que", "être certain (que)", "douter que", "sembler que"... Exemples :  "Je crois qu'il va pleuvoir demain". 

 

 

Il y a donc les actes de langage qui décrivent le monde ("constatif" selon la terminologie d'Austin) et les actes de langage performatifs qui accomplissent une action. 

Et l'on confond souvent les deux. Alors que décrire n'est pas agir. Alors qu'exprimer une opinion n'a rien a` voir avec les actions que l'on peut ou non accomplir. 

 

 

Un manager, un leader se doit d'utiliser des verbes performatifs et des tournures de langage performatives. Un manager qui n'utiliserait que le langage "constatif" (descriptif) risquerait de ne pas garder son poste longtemps et de ne jamais devenir un leader.