DIRE DE GROSSES BETISES SANS S'EN RENDRE COMPTE : LES PIEGES DE L'AUTO-RÉFLEXIVITÉ

On le sait, il faut tourner la langue 7 fois dans sa bouche avant de dire quelque chose. Avant de dire une bêtise peut-être.

Mais il y a pire : critiquer quelqu'un sans se rendre compte que cela peut s'appliquer a` soi-même, dire quelque chose sans se rendre compte que ce que l'on dit nie ce que l'on affirme. 

C'est le paradoxe de l'auto-réflexivité (une variante de l'arroseur-arrosé).

 

 

Prenons un exemple que nous venons de voir sur Linkedin (réseau social professionnel) : une personne flatte une personnalité connue en disant que, pourtant, elle ne l'aime pas beaucoup en temps normal (premier paradoxe). 

Pour se prémunir d'éventuelles réactions, elle critique acerbement et avec une certaine agressivité les internautes qui critiquent un peu trop facilement et qui sont agressifs sur les réseaux sociaux (second paradoxe). Sans se rendre compte que ce qu'elle reproche aux autres, elle vient juste de le faire dans sa publication.

On pourrait penser que c'est juste un manque d'intelligence, ce qui est possible. Mais c'est aussi un piège classique de l'auto-réflexivité, un paradoxe impitoyable : en croyant s'exprimer sur le monde ou sur les autres, on s'exprime tout d'abord sur soi-même. Et l'on montre ce que l'on voulait soigneusement cacher.

Alors, avant de parler ou d'écrire, et surtout de critiquer, bien vérifier que cela ne peut pas s'appliquer a` nous-mêmes !